16/12/2014

Produire autrement


Au lycée agricole de Pamiers le produire autrement se conçoit ainsi :

  • Changement de pratiques culturales
  • Réorganisation du travail
  • Développer le cheptel Gascon
  • L'agroforesterie

 Le changement de pratiques culturales

  
Aujourd’hui les exploitations agricoles et notamment les exploitations laitières voient leurs charges augmenter.
·         sur la partie animale surtout au niveau de l’alimentation par l’utilisation de correcteurs azotés  tels que les tourteaux pour équilibrer des rations composées en grandes partie de mais ensilage.
·         sur la partie végétale en particulier les amendements azotés ainsi que les produits phytosanitaires.

Pour cela le lycée agricole est rentré dans le programme des MAE (mesures agro-environnementales) 2018 qui intègrent le plan « écophyto » : réduction des produits phytosanitaires de 50 % en 4 ans. L’exploitation a largement atteint cet objectif car jusqu’en 2012 la fréquence de traitement qui était de 3 IFT est passée en 2014a 1.2 IFT sur les cultures et à 0 IFT sur les prairies, sans changement de rendement.

Dans les MAE figure également l’implantation de luzerne durant 5 ans, ce qui permet d’une part de réduire l’apport d’azote pour les cultures ultérieures et donc de réduire l’apport de produits chimiques et d’autre part permet de gagner en autonomie en protéines et de consommer moins de concentrés.

Champ de Luzerne

La réorganisation du travail

L’exploitation du lycée agricole a des contraintes particulières, les deux salariés respectent la limite des 35 heures/semaine, ce qui est quasiment impossible à respecter dans une exploitation de type polyculture élevage classique, d’où la main d’œuvre visé, les salariés.
Pour arriver à cet objectif de travail : 35h/semaine + 5 semaines de congés par an, deux ouvriers se relaient sur l’exploitation sur un cycle de 3 jours consécutifs. Grace à cette organisation du travail, les ouvriers ne travaillent que certains weekends.
Il est important de noter que ces deux ouvriers travaillent uniquement sur l’élevage à proprement dit (traite, alimentation…). En effet, les travaux culturaux sont réalisés par une entreprise de travaux agricoles. Le lycée agricole ne possède pas assez de terres, l’achat de matériels de travail du sol ne serait pas rentable. Par cette méthode, l’exploitation limite ses « amortissements », charges qui pèsent lourd sur les exploitations agricoles.

Le projet gascon


L’exploitation a pour volonté de développer son cheptel gascon. Tout d’abord, cela passe par l’achat de vaches à très bon potentiel génétique, qui proviennent d’un élevage sélectionneur ariègeois. La ferme a pour cela acheté quatre vaches gasconnes en provenance de La Bastide de Sérou de chez M. SOUCASSE.

Depuis 2013, le cheptel est suivi en contrôle de performances qui a pour but d’évaluer la croissance et le développement par des pesées et des pointages afin de sélectionner les meilleures génisses de renouvellement.

Un nouveau projet est en discussions. Il s’agit d’amener le troupeau gascon en estive pour palier au manque d’herbe en été (temps sec) dans le but de réduire les coûts alimentaires. Pour atteindre cet objectif l’exploitation doit tout de même grouper les vêlages en automne pour avoir le moins de surveillance pendant la période estivale en estive.


A terme il est également envisagé d’augmenter le cheptel gascon.
Vaches Gasconnes du lycée

L'agroforesterie

Toujours dans un contexte de produire autrement, l’exploitation a implanté en 2012 expérimentalement sur une parcelle, des essences de noyer sur sept rangées espacées de 18 mètres. Cette espèce a été choisie car elle permet au bout d’une quinzaine d’années de créer de la valeur ajoutée lors de la revente du bois qui est beaucoup utilisé dans le secteur du bâtiment.

Parcelle d'agroforesterie sur le lycée agricole

Mais son rôle principal consiste à la conservation du sol. Cette technique permet de piéger les nitrates lors de lessivages qui sont importants dans les sols sableux comme ce qui est le cas sur l’exploitation, de créer un micro climat favorable au développement des plantes, d’apporter une biomasse importante, apport de lignine qui contribue à former de l’humus et à apporter une diversité d’espèces animales qui sont des auxiliaires de certaines cultures et qui permettent de lutter contre les ravageurs et donc de limiter les produits phytosanitaires. L’agroforesterie a un lien fort avec le plan « écophyto » déjà mis en place sur l’exploitation
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Parcelle d'agroforesterie sur le lycée agricole





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